La Meute de la Lune de Sang

- Chapitre I: Pourquoi ? -
La lune se faisait petite et discrète cette nuit là, elle en était presque larmoyante. La brise nocturne caressait mes longs poils blancs qui frottaient le sol froid et humide, j'entre-ouvris mes yeux rubis avec difficulté, ma vue était trouble et une pression s'exerçait sur ma tête telle une flèche traversant sa cible. Absolument tout autour de moi s'agitait et tournait sans interruption; le ciel et les étoiles dansaient et les rochers étaient bancales. Quant enfin je parvins à me lever je sentais presque le sol se dérober sous mes pattes encore faible et tremblantes. Je mis un peu de temps avant de retrouver une vue viable à cent pour cent. Il faisait sombre et froid, et tout paraissait malade et triste; les saules pleureurs voûtait le dos plus que d'ordinaire, les chênes et les peupliers étaient privé de leurs habits printanier et même les sapins confiaient leurs épines au vent léger qui les éloignait doucement peu à peu. Le temps s'était comme stoppé net et je compris alors que ce qui c'était passé là, n'était pas normal.
Mon cœur s'emballa tant la scène était horrifiante, je crus faillir de nouveau. La lune qui semblait maintenant verser des larmes de sang. La couleur qui dominait à présent n'était plus le noir de de la nuit mais le rouge du sang de mes congénères, qui gisaient sur le sol. Un massacre, tous se noyaient dans se bain de liquide rouge encore chaud et dégoulinant. Le carnage avait fait rage et certaines carcasses avaient été complètement réduites en lambeaux. Aucuns ne montrait signe de vie, tous étaient passés dans la boucherie qu'un autre loup avait du faire sur son passage. La Meute du Bois Maudit tout entière avait été violemment découpée et partiellement dévorée. Mais une question me restais … Pourquoi ?
Il fallait être fou et sans pitié pour tuer autant de loups sans n'avoir aucuns remords à en être un sois-même ! L'odeur me répugnais et je me retrouvais seule, je voulais m'enfuir loin d'ici, je voulais retirer cet effrayante idée de ma tête. Je devais me trouver un endroit ou passer me nuit, ma journée et tout le reste de mes jours. Un endroit qui assure la sûreté, je devais trouver une autre meute au plus vite. Le jour commençait à refaire surface et je courais sans m'arrêter dans une direction inconnue, mais peu m'importais, tant que je courais à l'opposé de lieu maléfique. Plus j'avançais, plus je réfléchissais, ne regardant pas où je mettais les pattes, je finis par trébucher sur la racine d'un immense chêne qui poussait à demi hors-sol. Après ma chute, et bien sûr, après m'être relevée, je me suis ébrouée. C'est alors que j'ai réalisée que je ne m'étais peut-être pas posée la bonne question, car en réalité « Pourquoi ? » est insuffisant, la vrai question est « Pourquoi suis-je la seule survivante ? » ...

- Chapitre II: La Lune. -
Ce n'est qu'en début d'après-midi qu'une odeur familière se manifestait enfin. Le soleil était voilé d'un nuage noir qui nous promettait de la pluie pour cette nuit et le froid n'allait pas en s'arrangeant puisqu'il faisait descendre le thermomètre de jour en jour. Je suis entrée sur les terres d'une meute que je ne connaissais pas encore, pourtant cette dernière semblait déjà me connaître. L'Alpha fut très vite prévenue de mon intrusion et je n'eus aucun mal à obtenir une conversation avec celui-ci. Après avoir expliqué ma situation et demandé refuge l'Alpha hésita et finis par me refuser. D'après lui, il était trop risqué de me garder ne serait-ce qu'une nuit au côté de sa meute, dont il ne voulais pas risquer la vie. Je leur faisais peur à tous, comme une menace représentant un danger, si bien que l'Alpha m'avais même recommander de m'éloigner le plus vite et le plus loin possible de leur territoire. Mais la nuit accompagnée par la pluie tombait déjà. Je m'étais cachée dans les hautes herbes près de la Meute de la Plaine Enragée, je me pensais en sécurité tout en étant invisible pour autrui. Je ne saurais dire pourquoi, mais la Lune saignait encore cette nuit là, j'eus du mal à fermer l'œil.
Je rêvais de choses horribles; tous me repoussaient à cause de mes yeux qui étaient anormaux pour une louve, car oui j'avais les pupilles d'un œil de dragon, une sorte de malformation qui m'a été donnée à la naissance. J'étais encore jeune dans mon rêve, mais déjà je vivais dans la solitude et mon caractère c'était forgé en moi comme une armure. Soudain une voix, et cette lumière rouge vive et aveuglante qui persiste. Je n'entend pas comme si j'écoutais de loin et tout à coup je me retrouve au milieu de mon ancienne meute dans le dernière état qui lui à été donnée, du sang partout, des corps dépecés et déchiquetés. Je me suis réveillée en sursaut, 1h seulement avait dut passer, il pleuvait toujours aussi fort et la lune de son éclat rouge parvenait même à angoisser les étoiles qui siégeaient à ses côtés. J'avais mal à la tête, étais-ce un rêve prémonitoire ? J'eus très vite la réponse, tout autour de moi, tout était dans le même état que la dernière meute dans laquelle j'étais. La pluie nettoyait le sang qui coulait lentement sur la terre mouillée. A mon sens la lune riait.
Tout ce bousculait dans ma tête s'en étais trop, je voulus fuir mais on me stoppa. Un louveteau qui venait juste d'atteindre sa taille adulte m'interpella le visage encore marqué par ce qu'il venait de voir. Il tremblait, mais je pouvais dire si c'était de peur ou de froid. Il a avança vers moi avec la plus grande méfiance et m'a dit: «Je suis Asuro, et je veux que vous partiez d'ici, toi et ta meute, et que vous ne reveniez JAMAIS … ! ». Je n'ai rien ajoutée et je partie en silence, voyant le corps inanimé de sa mère pour laquelle il hurlait ...

- Chapitre III: Rouge. -
La pluie avait stoppée son activité et le soleil essayait de percer entre les nuages restant de la veille. L'herbe était encore mouillée, les arbres gouttaient toujours et les flaques d'eau bordaient la plaine ou je m'avançais lentement le regard dans le vide. Je m'étais arrêtée sur l'une d'entre elle et y avais longuement regardée mon reflet, je fixais mes yeux en particuliers. Était-ce à cause de ceux-ci qu'Asuro m'avait prise pour la coupable de tout ce massacre ? Et J'avais toujours cette question qui me torturais sauvagement l'esprit, «De quelle meute ce jeune loup voulait-il parler ?» Je n'avais plus de meute depuis le jour où elle a été réduite en sang. Je me sentais comme fautive tout en étant la victime. Je ne savais plus quoi faire. Je ne pouvais pas me souvenir, j'avais décidée d'oublier et j'avais oubliée mais avec le temps ma mémoire c'est complètement effacer sur ce sujet et je ne pouvais parvenir a me rappeler de ce moment précis qui pourtant revenais souvent dans mes rêves les plus agités. Celui où une voix inconnue prononce mon nom distinctement plusieurs fois d'une voix douce et discrète, puis fais de longues phrases impossible à entendre, et toujours cette même lumière rouge vive et aveuglante qui reviens.
Plus j'y repensais plus je me sentais comme victime de quelques choses que je n'aurais jamais du oublier. Se sentiment de mal-être restais inchangé quoi que je fasse, je devais me souvenir, il le fallait. J'étais donc revenue sur mes pas pour questionner Asuro, je savais parfaitement que ça réaction serai loin d'être amicale mais il le fallait. Il était couché au côté de sa défunte mère. Son pelage gris foncé était tacheté de sang et ses yeux bleu azure lui avait sûrement offert son nom. Je me suis approchée lentement et c'est d'un regard perdu qu'il parlé le premier, il étais à la fois heureux et en colère de me revoir:
« - Toundra … que fais-tu ici ? Je croyais t'avoir dis de t'en aller et de ne jamais revenir.
- Tant que tu me promet de ne plus remettre les pattes ici par la suite.
- … Oui. Je me demandais, de quelle meute parlais-tu tout à l'heure ?
- Si c'est une blague, elle n'a rien de drôle. De la tienne bien sûr la Meute de la Lune de Sang. Tu ne va quand même pas me faire croire que tu ne t'en souviens pas !? »
C'était pourtant bien le cas, mais je me tus et partie sans un mot, sans un bruit, sous le soleil qui venait d'atteindre son emplacement le plus haut pour trôner. Je fixais le sol, je réfléchissais et les questions c'était multipliées dans mes pensées. J'étais déboussolée et je n'attendais qu'une chose de cette histoire, la vérité.

- Chapitre IV: Saigne-t-Elle ? -
Voilà encore une nuit de pleine lune, et celle-ci saigne toujours. J'avais décidée de ne pas fermer l'œil, je voulais savoir, voir, entendre, apprendre ! Je voulais me connaître moi même. J'avais quitté la plaine dans l'après-midi et j'étais parvenue à gagner les montagnes avant que le soleil ne se cache complètement derrière celle-ci. Je faisais les cent pas autour de rochers pointu, plus petit que les autres jusqu'à ce qu'il ce passe quelques chose. Je n'attendais rien de précis, d'ailleurs je ne savais pas vraiment ce que j'attendais. Mais je ne voulais pas dormir, j'étais persuadé que ça m'apporterais la vérité. Et c'est quand un nuage de brume noirâtre à enfin laissé la lune gouverner seule le ciel qui l'entourait que j'ai sentis quelque chose en moi être différent, ou plutôt le devenir.
Mon cœur c'était arrêté de battre, le souffle me manquait, mes pattes se sont écroulées ne supportant plus mon poids, je ne pouvais plus ni ouvrir, ni fermer ma gueule, ma vision était trouble, la paralysie me gagnait peu à peu, la mort aussi. Je sentais mon corps s'affaiblir, mon sang refroidir et ma tête s'alourdir. Je me pensais en train de vivre mes dernier instant dans d'atroce souffrance, mais je me trompais en tout point. En réalité les minutes qui suivirent ma torture furent totalement imprévisible.
Ma vu venais de gagné en qualité, je voyais encore plus loin plus vite, je sentais la force dans mes pattes pour soulever au moins cinq fois mon poids initiale, tout fonctionnais de nouveau parfaitement dans une efficacité supérieur. Je me sentais plus vivante et plus en forme que jamais pourtant, mon cœur ne battais toujours pas et je ne respirais pas. Je n'étais pas morte j'en avais la certitude car tout autour de moi étais bien réel, rien ne relevais du rêve. Puis toute ma mémoire me revint comme un flash, je me souvenais de tout mon passé. Lorsque j'étais jeune, un soir de pleine lune, j'étais encore seul et un autre loup était venu me voir, je ne le connaissais pas, mais il m'embêtais à propos de mes yeux et en le repoussant, j'y étais peut-être aller un peu fort et ses poumons se sont retrouvés rempli d'eau du lac à s'en noyé … Le regard de notre Lune protectrice n'avais pas aimée qu'une jeune louve tue un de ses congénère pour si peu et m'avais châtiée. Depuis je portais une malédiction. Je mourrais dans d'atroce souffrance durant les trois nuits de pleines lune qui se succédaient. J'avais le droit de tuer, de torturer, de massacrer, d'être sadique, machiavélique ! Et tous ça sans remord, car au levé du soleil, ma mémoire s'altérait et j'oubliais tout pour ne pas culpabiliser. D'autre loup qui partageaient mes envie et mes convictions ce sont joins à moi dans mes boucheries les plus sanguinaires. Je suis et je resterai Toundra, l'Alpha de la Meute de la Lune de Sang !

- Chapitre V: En Mon Nom. -
Je me sentais libre et tuer me procurais un sentiment de réussite et de fierté. J'étais désormais certaine qu'étant consciente de qui j'étais vraiment, je pourrais rester ainsi en permanence, et pour fêter cet événement à ma façon j'avais réuni ma meute pour attaquer la Meute du Lac Déchaîné. Une fois arrivée sur le terre, tous reculaient déjà et chacun de mes loups s'était attaqué a un loup au hasard sous mes ordres. J'avais bien sûr gardée les deux Alphas pour moi. C'est dans cette meute que j'avais appris que partout on me surnommais « Toundra, la mort dans un regard » après quoi un sourire sadique s'affichait sur mes babines, mais ça ne suffirai pas à sauver la vie de mes deux proies. J'avais d'abord coincée la femelle et je m'avançais toutes griffes dehors vers celle-ci je lui griffa l’œil droit, sont Alpha en avais profité pour me sauter dessus, mais ne m'as pas renversée. Il l'aurait sans doute moins regretté s'il avait réussit son coup. J'avais foncée à pleine vitesse contre un arbre et broyée son crâne et sa mâchoire dans un craquement d'os assourdissant. J'avais lapée son sang de ma langue et m'étais retournée en grondant violemment sur sa femelle qui avait tentée de me mordre une oreille. Je l'avais d'abord mise en position de soumission avant de commencer à la dévorer encore vivante, jouissant de ses cris de douleur et me nourrissant de son sang encore chaud. J'avais pris plaisir à l'écouter couiner jusqu'à ce qu'elle n'est plus assez de souffle pour gémir.
Je laissais derrière moi les os brisés des deux cadavre baignant dans leur sang. Le reste des loups du lac avait été démembrés par ma meute. D'humeur triomphante, j'ai grimpée sur un bosquet pour surplomber la scène de massacre qui s'offrait à mes yeux et que j'observais avec fierté pour hurler à la réussite de cette boucheries et en honneur à notre mère lune, grâce à laquelle je peux user et abuser des pires cauchemar de mes semblables pour les rendre réalités. Mon hurlement sonnait la fin de la récréation, tandis que les dernier loups finissaient de jouer dans le sang tout droit couler de notre victoire, d'autre finissaient de manger la viande de nos congénères gisant sur le sol encore chaud de notre bataille. Le soleil commençait déjà à montrer le bon de son nez et comme prévu, rien ne se passait, je restais enfin moi même sous la satisfaction entière de ma meute qui hurlait en mon nom.

» Toundra, lune de sang.
» Fury, Delta du Sang Éternel